L’annonce par l’Insee, le 26 mars dernier, d’un déficit public de -5,5 % pour 2023 a secoué le gouvernement, qui tablait sur -4,9 %. Une différence de près de 17 Md€ qui brise l’équilibre de la loi de finances pour 2024.
Un effondrement des recettes
Dans le détail, les dépenses publiques ont progressé de 3,7 % en 2023. Un chiffre en hausse qui traduit, néanmoins, un ralentissement par rapport aux 4% de 2022 et aux 4,3% de 2021. Un « contrôle » des dépenses rendu possible par la fin du « quoi qu’il en coûte » et par une stabilisation des dépenses de santé. Le coût de la dette (intérêts) est également ressorti en repli de 2,6 Md€ en 2023. Une bonne nouvelle qui ne doit pas nous faire oublier que ce dernier atteint 50,1 Md€, soit 1,8 % du PIB. Le trou d’air est donc à rechercher du côté des recettes. En hausse de 7,4 % en 2022, elles n’ont augmenté que de 2 % l’an dernier. Une croissance en deçà des espoirs du gouvernement et qui s’explique par un recul des rentrées d’impôt sur le revenu et un ralentissement des recettes fiscales d’activités (TVA et impôts de production), plombées par une croissance économique au point mort.
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Du coup, le gouvernement n’a eu d’autre choix que de réviser à -5,1 % sa trajectoire budgétaire, car avec ces 17 Md€ à combler, les -4,4 % de déficit envisagés pour 2024 étaient devenus hors d’atteinte. Et pour ne pas connaître un nouveau dérapage d’ampleur cette année, un premier plan de 10 Md€ d’économies sur les dépenses de l’État a été acté. Mais le compte n’y est toujours pas et il se révèle difficile de serrer encore la vis à des services publics nationaux déjà à l’os. Bercy se tourne donc vers les collectivités locales mais aussi vers les organismes sociaux pour les inciter à plus de rigueur. Une ultime tentative qui, si elle n’était pas couronnée de succès, pourrait obliger le gouvernement à revenir sur sa promesse de ne pas augmenter les impôts !